Le travail psychique à distance

ARGUMENT

Dans ce temps de traumatisme pandémique et de confinement que nous avons affronté, de nombreux textes nous ont soutenus dans nos questionnements sur le travail à distance que nous proposions à nos patients et face à un sentiment d’irréalité que nous avons tous éprouvés. Grâce à ces publications, nous avons ressenti le bienfait et la vertu apaisante de l’expression de Freud, véritable apologie de la capacité symbolisante, « quand tu parles, il fait plus clair ». Parmi ces écrits, le livre Psychanalyse et vie covidienne, édité par Ana de Staal et Howard Levine, fut un salutaire témoignage d’une pensée psychanalytique vive, libre et rigoureuse, de par les écrits cliniques et théoriques des nombreux auteurs qui y ont contribué. Certains, à la suite de Freud et fidèles à l’audace dont il fit preuve dans « Malaise dans la culture », ont assumé la position, comme il se dit aujourd’hui, de véritables « lanceurs d’alerte », sur la psychopathologie non seulement des masses mais aussi des leaders. Une pensée alerte, une pensée en alerte. Le livre est en lice pour le prix Gradiva 2022 (catégorie Best Edited Book) et au Brésil dans la catégorie Sciences Humaines pour le plus haut prix littéraire qu’il y a là-bas, le Prix Jabuti. En France la seconde édition va paraître en juin.

Ana de Staal,psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne (SPF), psychosomaticienne, traductrice et responsable des éditions d’Ithaque, et

Patricia Cardoso de Mello, psychanalyste, membre formateur de la Société brésilienne de psychanalyse de Sao-Paulo (SBP-SP).

A partir des textes qu’elles ont publiés dans cet ouvrage nous font l’honneur d’animer cette journée de travail du samedi 8 octobre consacrée non pas seulement au travail à distance - qui d’entre nous le souhaite hors conditions particulières ? - mais à ce qu’il implique peut-être : de nouveaux paradigmes pour la psychanalyse. Le traumatisme pandémique a créé pour chacun d’entre nous “des conditions expérimentales inévitables” (P. Decourt) qui interrogent nos dispositifs de travail psychanalytique : autrement dit, nous sommes conduits à passer peu ou prou, par l’expérience de nouveaux settings, toujours à des fins d’intégration, de représentation, de conceptualisation, fidèles plus que jamais à la démarche freudienne. Dans ces conditions c’est le cadre interne de l’analyste qui pour ainsi dire travaille sans filets : une matrice sans écrin, pour reprendre les propos d’A. Green, ou une matrice qui le réinvente. Autant dire que ce sont nos capacités d’acrobatie qui sont sollicitées.

PROGRAMME

8 h 30  Accueil des participants

9 h 00 Début des travaux

Introduction - A. Fondacci Président du Groupe Méditerranéen de la SPP et P. Decourt Ancien Membre titulaire formateur, Honoraire de la SPP

Modérateur de la matinée - Pierre Decourt

9h 20 Exposé d’Ana de Staal - A partir de son texte « Le compartiment brûle »

10h10  Discussion A. Fondacci- Membre adhérent de la SPP

10h40  Première discussion avec la salle

11h00   Pause - café

11h30 Reprise des débats

12h30  Pause déjeuner

14 h30  Modérateur - Martine Myquel- Membre Adhérent de la SPP

14h45 Exposé de Patricia Cardoso de Mello - A partir de son texte « Où habite l’analyste ? »

15h30  Discussion par Sophie Charme - Membre adhérent de la SPP

16h00  Première discussion avec la salle

16h30  Collation

17h00  Suite des débats et conclusion A. Fondacci et P. Decourt

17h45  Fin de la journée