Le Trauma du feu
Vie et mort dans l’œuvre de Claudio Parmeggianni
de Massimo Recalcati
Traduit de l'italien par Valeria Schiavone
Claudio Parmiggiani, né à Luzzara en 1943, se forme à l’Institut des beaux-arts de Modène. Très jeune, il fréquente Giorgio Morandi et commence à utiliser pour ses œuvres des plâtres peints que l’artiste appelle « peintures sculptées ». Ses premières Delocazioni (Délocalisations) datent de 1970, des œuvres réalisées avec du feu, de la poussière et de la fumée, représentant une réflexion radicale sur le thème de l’absence et de la trace, qu’il a développée jusqu’à ce qu’elle devienne le fil conducteur de toute son œuvre. Dans les années 1980 et 1990, il a réalisé plusieurs projets muséaux importants, tels que celui du musée des Beaux-Arts de Lyon et les expositions à l’Institut Mathildenhöhe de Darmstadt et à la Galerie Hlavního města de Prague.
Le Trauma du feu
- Parution le 07/05/2025
- 130 X 190 mm, dos carré collé, 160 p.
- Cahier hors-texte, 8 p., illustrations quadri
- EAN 9782490350735
La « maison rouge » de l’enfance prend feu un jour. Il ne reste que des gravats, de la poussière et des cendres. Un monde entier est englouti par le feu. Que reste-t-il ? Ce traumatisme est à l’origine de l’œuvre extraordinaire de Claudio Parmiggiani, l’une des voix les plus importantes de l’art contemporain. Chaque œuvre d’art porte en elle le secret irreprésentable d’un trauma. C’est la trace indélébile, d’une vague qui bat toujours sur le même rivage. Sa poétique travaille sur le reste – poussière et cendres – qui a survécu à l’incendie, l’élevant à la dignité du mystère. C’est l’opération que l’on retrouve au cœur de toute création artistique : transformer le trauma de la blessure en poésie, faire du reste qui survit, selon les paroles du prophète Isaïe, une « semence sainte ». Les cendres et la poussière de Parmiggiani ne sont pas, en fait, le simple opposé de la lumière, mais se révèlent étonnamment être faites de lumière.
Massimo Recalcati, philosophe et psychanalyste, est professeur à l’université de Pavie et superviseur clinique à l’hôpital Sant’Orsola de Bologne.
Auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, ses travaux théoriques sur l’enseignement de Jacques Lacan ainsi que ses recherches sur la psychopathologie contemporaine (anorexie, boulimie) et la psychanalyse appliquée constituent des références reconnues et estimées internationalement. Il est membre de l’Association lacanienne italienne de psychanalyse et d’Espace analytique. Il vit à Milan.
Parmi ses dernières publications en français : Le Complexe de Télémaque. Reconstruire la fonction du père (Odile Jacob, 2015) ; Mélancolie et création chez Vincent Van Gogh (Ithaque, 2016) ; Ce n’est plus comme avant... Éloge du pardon dans la vie amoreuse (Ithaque, 2019).